315. SPONTINI Gaspare (1774-1851) Compositeur it. - L.A.S., 2 pp. in-folio ; Berlin, 23.X.1823. (500.-) 300.-
Au roi de Saxe, Frédéric Auguste Ier, auquel il exprime ses sentiments dévoués "... en apprenant... que Votre Majesté avait daigné jetter les yeux sur ma partition d'Olympie..." demandée pour le théâtre de Dresde. "... Je ne puis que m'enorgueillir d'un suffrage aussi illustre et si glorieux pour moi, car Votre Majesté n'est pas seulement le plus noble Protecteur des arts, Elle en est le juge le plus éclairé...", etc.
Après avoir fait créer à Paris son opéra Olympie (1819), Spontini allait s'établir à Berlin, où ses idées réformatrices obtinrent un accueil favorable. Véritable initiateur du nationalisme de l'opéra romantique allemand, il exerça une forte influence sur Berlioz, Verdi et Wagner qui lui portait une grande estime.
316. SPONTINI Gaspare - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Berlin, 29.VII.1827. En-tête gravé avec vignette et titres. En français. (600.-) 400.-
"Der Ritter Spontini, Erster Kapellmeister... S.r Majest-t des Königs von Preussen" ; ainsi s'adresse le compositeur à Monsieur de Boirie, au moment de son départ pour "... aller rejoindre le Roi de Prusse à Töplitz...". Il est question d'une danseuse : "... Vous ne vous entendez pas beaucoup sur le talent..., ni sur sa beauté ni sur sa jeunesse. Mad. Anatole (Constance Gosselin, française, née en 1793, à Londres dès 1822 puis dans l'Europe entière) et quelques autres... ont rendu notre Public de Berlin difficile, surtout étant de sa nature froid pour la danse !...". Spontini cherche à en savoir plus sur le chorégraphe Jean CORALLI (1779-1854) qui l'accompagne et, pourquoi pas ?, obtenir l'opinion écrite de GARDEL, les titres des ballets proposés, etc., afin de "... préparer les choses, et en parler au Roi comme d'un projet...". Intéressant texte pour l'histoire de la danse à la Cour de Prusse.
317. SPONTINI Gaspare - MUSIQUE A.S., 1 p. in-8 obl. ; Dresde, 7.X.1829. (900.-) 600.-
Magnifique page de musique, écrite "en témoignage d'estime pour Mr Falkenstein...", le Conseiller du roi et futur ministre saxon Jean-Paul de F. (1801-1882). Spontini a écrit l'Andante religioso du Chor der Nonnen de son GRANDIOSE chef d'uvre, Agnes von Hohenstauffen, qui fut donné pour la première fois au Théâtre Royal de Berlin le 12 juin 1829.
318. [Berlioz] SPONTINI Gaspare (1774-1851) Compositeur italien, directeur de la musique de l'impératrice Joséphine grâce à laquelle il put faire jouer sa Vestale à l'Opéra, en 1807 - L.A.S., 1 p. in-8 gr. ; Paris, "Ce lundi matin 3 7.bre" (1838). Petite déchirure réparée touchant la signature. (400.-) 250.-
Relative à des répétitions à l'Opéra de Paris du Benvenuto Cellini de BERLIOZ, dont la première allait être donnée le 10 septembre 1838 à l'Académie royale de musique. "... J'ai manqué avant hier la répétition de Berlioz, pour ne pas avoir osé me présenter à la porte de l'Opéra, dans la crainte d'un second affront...", écrit Spontini qui tente d'obtenir ici de son correspondant une ou deux places "... où il ne fallut pas s'y rendre à coups de poings à quatre heures..." !
Après quatre représentations données dans une ambiance exécrable, l'opéra dut être retiré et Berlioz essuya un échec cuisant ; il écrira dans ses Mémoires : "... Benvenuto fut égorgé à l'Opéra...".
319. SPONTINI et autres - L.S. par lui et par huit membres du Comité de l'Association des Artistes Musiciens, 1 p. in-8 ; Paris, 2.IV.1846. En-tête imprimé. (300.-) 200.-
Invitation à assister aux Matinées musicales "... où se font entendre les artistes les plus distingués...". Parmi les signataires : le violoniste Alex. DOCHE (1799-1849), les compositeurs Fr. BENOIST (1794-1878), Léon KREUTZER (1817-1868) et Lambert MASSART (1811.1892), le baron TAYLOR, ainsi que le publiciste et musicien Allyre BUREAU (1810-1859), fourieriste aux Etats-Unis.
320. STAËL, Germaine Necker de (1766-1817) Célèbre femme de lettres suisse - L.A.S., 1/2 p. in-8 ; "ce vendredi" (Londres, 1813 ?). (800.-) 500.-
Quelques lignes, avec jolie signature "N. de Staël", adressées à la Princesse de LIEVEN pour l'informer que restant chez elle jeudi, "... je vous demande votre soirée d'ici là. Je voudrais bien que vous ne m'oubliassiez pas...". Issue d'une des plus anciennes familles de la Livonie, Dorothée de LIEVEN, née Benkendorff (1784-1857), tint à Paris comme à Londres un Salon qui devint le rendez-vous des diplomates et des chefs du parti doctrinaire, dont elle passait pour être l'oracle trop docilement écouté...
321. [Arenenberg, 1824] STÉPHANIE de Beauharnais (1789-1860) Grande-duchesse de Bade - L.A.S., 3 pp. in-8 ; Mannheim, 20.XI.(1824). Adresse autographe, beau sceau de cire à ses armes et marques postales sur la IVe page. (500.-) 300.-
"A Monsieur... LE BAS, gouverneur de S. A. le Prince Louis, chez Mme la D.sse de St Leu - Arenenberg près Constance - Suisse". Précepteur du jeune Louis-Napoléon (le futur Napoléon III), Philippe LE BAS (1794-1860) s'était permis de donner quelques leçons de français à la Grande-duchesse lors du dernier séjour de Stéphanie chez sa cousine Hortense ; la Grande-duchesse lui en est reconnaissante : "... Vous êtes à Arenenberg les plus charmantes gens du monde, vous n'oubliez pas vos amis, vous vous occupez d'eux... D'après la page que vous vous êtes donné la peine d'écrire pour moi, il ne m'est plus permis de faire ces vilaines fautes..., je vais tâcher de parler, et d'écrire correctement...", etc. Stéphanie évoque sa vie à la Cour de Bade ; bientôt, on lui remettra la relation du voyage à Arenenberg, et cela lui permettra de revivre de bien doux moments. Puis, concernant le futur NAPOLÉON III, elle écrit qu'il s'agit d' un "... si bon et si aimable enfant qu'on voudroit le voir réussir en tout. Je suis sure que plus il avancera en âge, plus il prendre le goût de l'étude...", etc. Intéressant document donnant un aperçu de ce qu'était la vie au château d'Arenenberg au temps de la reine Hortense.