109. LISZT, Une élève de : Olga JANINA (1845-?) Pianiste ;la célèbre «cosaque», brillante élève de Liszt qui, jalouse de son intimité avec le Maître, alla jusqu'à tenter de l'assassiner ! - L.A.S., 2 pp. in-12 ; (Rome ?), 24.I.1870. Papier à son chiffre. Autographe peu commun. [245.-] 260.-
«... La Baronne Eichthal m'avait dispensé... d'une visite de cérémonie, et me promettait un accueil bienveillant...», écrit-elle à Malvida MEYSENBUG («Chère Baronne»), l'amie de Wagner et de Nietzsche, mais, malade, la jeune pianiste doit garder la chambre et changer son programme. C'est en 1869, quelques mois seulement avant d'avoir écrit cette lettre, que Janina était devenue l'élève de Liszt. Amoureuse du compositeur , elle le pourchassa partout, allant jusqu'à se travestir si besoin était...
110. LISZT, Une égérie de : Carolyne SAYN-WITTGENSTEIN (1819-1887) Princesse russe, compagne de Liszt dont elle fut la seconde grande passion - L.A.S., 2 pp. in-8 ; (Rome, vers 1875). Papier de couleur rose vif, avec bel en-tête doré au chiffre «C». [170. -] 180.-
«On ne peut remercier pour une si jolie rose qu'en employant la couleur du moins afin qu'elle donne aux paroles un peu de son délicieux reflet...»Þ, etc.
111. LAMENNAIS, Félicité de (1782-1854) Ecrivain et philosophe fr. - L.A.S., 3 pp. petit in-4 ; La Chenaie, 6.X.1834. Traces brunâtres de désinfection à la 3e p. et côté adresse : le choléra faisait des milliers de morts à cette époque). Déchirure due au décachetage. Adresse sur la IVe p. [1270.-] 1350.-
Extraordinaire lettre à son ami J. Louis Eugène LERMINIER (1803-1857), publiciste, orateur et professeur, auquel Lamenais exprime ses sentiments d'affection et lui dit toute sa foi dans l'avenir, et cela quelques mois à peine après la parution de ses «Paroles d'un croyant», qui lui avait valu, le 7 juillet précédent, une condamnation papale ! «... Nous avons l'un et l'autre une égale foi dans l'humanité. Nous croyons tous deux qu'au lieu de se coucher dans le passé comme dans un tombeau qu'on s'efforce de refermer sur elle, elle en sortira superbe et rayonnante, et nous sentons aussi tous deux combien il est beau de s'associer à l'irrésistible mouvement qui l'emporte vers ses destinées nouvelles... L'œuvre de chacun n'est pas d'accomplir mais de concourir. J'y ferai ce que je pourrai pour ma part...».
A propos de ses travaux : «... Souvent je suis effrayé de tout ce qu'ils embrassent et je succombe [Lamennais, suite]
presque sous le sentiment de mon insuffisance. Celui du devoir me relève. Je dis à l'orgueil, lorsqu'il me tente quelquefois de découragement : Tais-toi, et laisse ce pauvre achever comme il peut sa tâche ; quand il aura donné ce qu'il a, on ne lui demandera rien de plus...». Il exhorte son ami à continuer la sienne en développant par sa parole dans l'âme de la jeunesse qui l'écoute les nobles et purs instincts : «... Le christi anisme est à mes yeux le lien qui unit constamment l'humanité à Dieu et qui l'unit en elle-même, dans son développement le long des siècles. Il y a là des trésors de vérité et de progrès inépuisables...», etc.