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88.	COLETTE Sidonie Gabrielle (1873-1954) Romancière fr. - 
L.A.S. «Colette de Jouvenel», 1 1/2 pp. in-4 sur son typique papier bleu 
imprimé à son adresse («69, Boulevard Suchet - Auteuil»).	(300.-)	
200.-


«... Vous me trouverez, si j'ose écrire, au Grand Hôtel, Les Avants, 
Suisse (au-dessus de Montreux)... [qui] fait des conditions extrêmement 
agréables, et quasi paradoxales à l'heure qu'il est... J'y resterai jusqu'au 
7 mars...». A un ami dont elle regarde le pessimisme comme la voix 
même de la sagesse !


96.	CORAY Adamantinos  (1748-1833) L'illustre philologue et 
patriote grec - Rare L.A.S., 1 p. in-8 ; [Paris], 18.XI.1822. Mouillure à la 
marge droite, restaurée. Adresse autographe sur la IVe page, avec tra-
ces de son cachet personnel sur papier (tête de personnage de 
l'antiquité grecque ?).	(900.-)	500.-


Aux libraires parisiens Treuttel et Wurtz, pour accompagner l'envoi de 
«... deux paquets, en les priant de me faire le plaisir d'expédier l'un à Mr 
Schweighaeuser de Strasbourg et l'autre au Docteur Noeldeke 
d'Oldenbourg...». Coray vient d'apprendre la publication d'un ouvrage 
allemand de Mr Sprengel sur Théophraste ; il demande quelques 
précisions dans le but de se procurer le livre. Jean SCHWEIGHÄUSER 
(1742-1830) fut longtemps professeur de littérature grecque à l'université 
de Strasbourg ; Coray lui envoyait probablement certains volumes de sa 
«Bibliothèque hellénique» (17 vol., Paris 1805-1826).


97.	CORNELIUS Peter (1824-1874) Compositeur et poète 
allemand, ami intime de Liszt et de Wagner - L.A.S., 1 p. in-4 ; Munich, 
14.X.1865.	(1200.-)	800.-


A Franz von DINGELSTEDT (1814-1881), poète et dramaturge 
allemand occupant alors la charge d'Intendant général du théâtre de la 
Cour de Weimar. Cornelius le prie de lui retourner la partition de son 
opéra Le Cid car ce manuscrit, exemplaire encore unique, lui est 
nécessaire pour réaliser la représentation de cette oeuvre au Théâtre 
Royal de Munich : «... Da das Weimarische Exemplar leider bis jetzt das 
einzig vorhanden ist...», M. Dingelstedt est prié d'autoriser Herr Koch 
«... mir vier Hefte Partitur mit Einschluss der besonders geschriebenen 
Ouvertüre sowie der... Clavierauszug... abgehen zu lassen...», etc.
Son opéra Le Cid, où se révèle l'influence de Wagner, avait été 
représenté à Weimar le 21 mai précédent ; il ouvrira à Cornelius les 
portes de Munich, Louis II de Bavière l'y ayant invité personnellement. 


98.	CORVISART Jean (1755-1821) Médecin de Napoléon Ier, il 
chercha à donner des bases scientifiques à la médecine clinique - 
L.A.S., 2 pp. in-4 ; Paris, 19.VI.1804.		(400.-)	250.-


Amusante missive à l'un de ses malades désormais guéri, auquel il 
raconte une anecdote sur le duc de Richelieu. «... Comme vous avez 
l'esprit très ouvert, à bon entendeur demi-mot, sinon je vous 
paraphaserai ce texte, Mon cher défunt malade...». Quant au petit livret 
de son correspondant, «... il est placé dans ma bibliothèque... C'est le 
seul beau livre qui y soit... Voyez pourtant, si vous n'eussiez pas été 
malade !...». Il l'invite, pour finir, à un dîner qu'il donne chez lui : «... 
j'exige que vous veniez... Sans cela, craignez l'ire des médecins : vous 
vous souvenez des fureurs de Diaphoirus ?...», etc 


99.	COURBET Gustave (1819-1877) Peintre, lithographe et 
dessinateur français, exilé en Suisse dès 1871 à cause de sa 
participation active à la Commune de Paris - L.A.S., 1 p. in-8 ; La 
Tour-de-Peilz (Vaud), « Jeudi - '76» [6.I.1876]. Fente restaurée. Rare.	
	(1800.-)	1200.-


Il informe le directeur d'une Galerie ou d'un Musée qu'il vient de charger 
Mr Bastiany, qui a «... travaillé souvent pour moi,... de placer les objets 
que j'ai à votre Exposition selon son goût... affin que le public 
étranger, aussi le Suisse, puisse voir de près comment l'art peut se 
faire...», etc. Condamné en France au remboursement intégral des frais 
de reconstruction de la colonne Vendôme (soit 323.091 francs !), 
Courbet avait été autorisé à payer la somme par annuités de 10.000 fr. 
en procédant à la vente d'objets personnels et de tableaux qu'on lui 
avait saisis chez Durand-Ruel.


100.	CRESCENTINI Girolamo (1762-1846) Célèbre castratet 
compositeuritalien, professeurd'Isabelle Colbran-Rossini - L.A.S., 1 p. 
in-4 ; Paris, 14.VII.1806. Adresse sur la IVe page. Rare !	(800.-)	
500.-


Restant ordinairement chez lui tous les jours jusqu'à onze heures, c'est 
avec plaisir qu'il recevra son correspondant, M. Langlé, bibliothécaire 
du Conservatoire de musique de Paris, qui vient de lui envoyer l'air de 
Jomelli : «... je serais charmé de pouvoir faire quelque chose qui vous 
fasse plaisir...».Appelé par Napoléon Ier, son admirateur, Crescentini 
venait d'arriver à Paris où il allait rester six années. Quant à Honoré Fr. 
Marie LANGLÉ (1741-1807), il était compositeur et théoricien et jouissait 
alors d'une certaine notoriété. 

101.	CURIE Pierre (1859-1906) Physicien fr. Il découvrit, avec sa 
femme Marie Sklodowska, le polonium et le radium  et fut co-auteur 
d'importantes recherches dans ce domaine. Prix Nobel de physique en 
1903 - L.A.S., 1 p. 8° ; «Vendredi» [Paris, 18.XII.1903]. Adresse autogr. 
et marques postales au dos. 	(3000.-)	1800.-


Lettre-pneumatique adressée au mathématicien Paul APPELL 
(1855-1930), «... Doyen de la Faculté des Sciences - Sorbonne...». 
Pierre et Marie Curie viennent de vivre une des périodes les plus 
prestigieuses de leur existence : les découvertes de 1898 et 1902 leur 
ont valu le prix Nobel (10.XII.1903) et apporté une célébrité mondiale 
venue bouleverser leurs habitudes quotidiennes. Pierre peut enfin 
quitter l'Ecole de Physique et l'aide de son ami Appell lui permettra 
bientôt d'obtenir la chaire de physique, créée spécialement pour lui à la 
Sorbonne ! Notre petite lettre au Doyen Appell, écrite une semaine 
après l'attribution du Prix suédois, semble fort se rapporter à cet 
événement. Le Savant écrit : «Mon Cher Doyen, Je viens de voir Mr 
Brisson, et j'ai pris rendez-vous pour Lundi matin à 11 heures, chez lui, 
25 rue Lauriston...». Si cela convient à son correspondant, Pierre Curie 
passera le prendre en voiture «... à la Sorbonne ou chez vous...», etc.
Henri BRISSON (1835-1912) était un puissant homme pol. français, 
ancien président du Conseil et ami de la famille Curie ; il est très 
probable qu'il intervint en faveur de la création de la chaire en question 
et notre lettre pourrait en être une preuve. 


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